Cette fois, ça y est, Dress-Me va enfin être dévoilé.
Plus de tests, plus d’interviews, finis les réunions de choix drastiques, le brainstorming, les dessins de process ou de mockup. Du moins pour cette version-ci.

Le 2 novembre 2009, je commençais ce blog pour expliquer mon aventure sur ce projet.
Oui, cela a été long. Mais lorsque je regarde derrière moi, et constate d’où je suis parti et là où je me trouve aujourd’hui, le cheminement parcouru me paraît cohérent.

Tant de choses ont été vécues, apprises, imaginées ou conçues.
Tant d’êtres humains ont été croisés, de nouvelles amitiés sont nées, et même l’amour y a germé.

Je ne saurai définir exactement ce que je ressens aujourd’hui, mais la première remarque que je peux me faire à moi-même, c’est « j’y suis arrivé« . Et rien que cette petite phrase dans ma tête vaut tous les sacrifices et les renoncements de ces 2 dernières années.

Certes, l’aboutissement de notre travail doit encore passé le test de mise en production, de ce retour utilisateur qui pourrait bien s’avérer fatal. Mais ceci est, à mes yeux, une autre étape.
Là, ce dont je vous parle, c’est une victoire sur moi-même, sur mon ancienne vie, mes anciennes peurs.

Qu’est-ce qui a fait que, toi qui me lis, tu ais choisi cette route aride de l’entrepreneuriat? Es-tu né ainsi?
Moi, je sais que non.
J‘ai été élevé hors de cette effervescence, loin de cet univers. Je ne pense pas avoir été prédestiné du tout pour ce rôle.
Alors, qu’est-ce qui m’y a poussé?
Pour y avoir bien réfléchi, je pense que c’est le temps et l’ennui.

L‘ennui d’un job peu rémunérateur et tout juste stimulant pour ma soif perpétuelle d’apprendre, de savoir, de dominer mes sujets…
Et surtout le temps.

Je ne sais pas pour vous, mais même si j’ai un côté spirituel et religieux – qq part…-, je préfère partir du principe que ma durée de vie est finie. Même sans accident ou maladie, ma durée de vie ne dépassera pas, au mieux, le siècle.
Et ça me fait chier, pour tout vous dire, car j’ai très envie de faire plein de choses, d’apprendre, de découvrir, de croître, d’évoluer… Et un siècle, c’est ridiculement court!

Alors, il fallait que ma vie soit vécue, que je me détache de mes peurs, ces peurs françaises qui nous font durer jusqu’à notre retraite, en espérant vivre à 70 ans ce que l’on a loupé avant.

Et un truc que je voulais faire dans ma vie, c’était de créer quelque chose dans l’informatique, ma grande passion depuis mes 8 ans, où mon regard s’est posé sur une démonstration de Space Invaders dans la grande surface de ma ville en 1982.
Ma vie a débuté ce jour-là. J’en ai été détourné par les méandres de la vie, mais il s’agit de ne pas se laisser faire, ni par ses courants, ni par ceux qui peuvent nous y ramener parfois.
Et lorsque l’idée qui sous-tend Dress-Me depuis l’origine a émergé – celle d’aider les gens à se vêtir au jour le jour par un système automatique et communautaire -, mon désir, mon besoin de vivre s’est retrouvé renforcé et est surtout devenu très clair dans mon esprit.
Je fais parti de ses chanceux qui ont trouvé un chemin à suivre, aussi sinueux soit-il…

Je me sens bien. Je suis fier d’avoir accompli ce chemin.
Je ne l’ai pas arpenté seul évidemment. Je remercie grandement tous ceux qui m’ont aidé, de mes associés à tous les entrepreneurs et professionnels du web rencontrés ici et là, dans ce petit monde de la startup web en France, sans oublier mes parents et ma famille, qui, même sans adhérer à cette vie, ont fait de moi ce que je suis, sans que je sache bien comment (ni eux non plus probablement…)

Voilà, je suis en haut du rollercoaster entrepreneurial. Que je monte ou que je descende va avoir un autre goût : je me sens serein et excité, heureux et angoissé. Mais putain, je suis prêt à bouffer encore des journées sous cette adrénaline entrepreneuriale!

Dress-Me sort cette semaine, et quoi que vous en pensiez, j’en suis bigrement fier!